A METTRE AU PROPRE

Yamaha a commencé à commercialiser ses motos en France assez tôt dans les années 60, mais ce sont les 125 bicylindres YAS (Y pour Yamaha, A pour la cylindrée 125 cm3), qui permettront de faire décoller les ventes en 1970. Auparavant une 125 était obligatoirement un engin utilitaire, l’évolution de la technique et l’augmentation de la puissance permettent maintenant de proposer des 125 sportives efficaces.

 

L’ancêtre des AS3 est sorti en 68 avec l’YAS1 (photo de gauche), suivi en 1970 de l’YAS2 (photo de droite). La puissance de 15 CV est déjà là, avec les compteurs séparés, la fourche Ceriani, le graissage “autolube”.
L’AS3 de 1971 abandonne les cylindres en fonte pour l’aluminium, et élargit la plage d’utilisation de puissance. La machine est nerveuse, rapide, agréable à conduire, esthétique et d’une finition sans reproche pour ce type de cylindrée.
Sans concurrence, le succès commercial de la petite Yam est immédiat: les 125 K Honda, les Suzuki à cylindres à plat ne font pas le poids. Le prix est élevé pour l’époque (3200 Francs en 72 pour un 125 Europa contre 2400 francs pour un 125 S) mais il suffisait d’essayer pour comprendre.

 

Début 72 apparait une version “EUROPA” de la 125 AS3. Le réservoir est plus large (porté à 11.5 litres) le moteur gagne en souplesse. Des essais rarement reproductibles semblent démontrer la capacité de cette machine à atteindre 135 Km/h chrono. Beaucoup de conditions (c’est une 125) devaient être réunies: poids et tenue du pilote, absence de vent, au minimum un carénage “tête de fourche” comme sur la photo ci-contre. La vitesse réelle était probablement plus proche des 128 Km/h.

 

Toujours à la recherche de plus de souplesse, Yamaha développe en 73 l’admission par clapets sur toute sa gamme, dont la 125 AS3 qui devient “RD” (Race development). On notera que “AS3” est toujours gravé sur les moteurs et les cadres. La puissance augmente cependant assez peu (1CV) mais la moto est plus agréable à conduire. Le moteur est peint en noir mat, 2 ailettes latérales sur les culasses au lieu de 4. Le frein avant est encore à tambour. On a là une moto aboutie, facile à conduire, puissante, d’esthétique et de finition irréprochables, ce qui explique un prix surprenant en collection. Les “RDX” qui suivront (moteur 1E7) seront beaucoup moins soignés: peintures fragiles, réservoir sensible au moindre choc, chromages “pied de chaise”, armature de selle se “cassant” à l’arrière, housse rapidement fendue…)

 

En 74 le RD adoptant un frein à disque à l’avant, le diamètre des tubes de fourche passe de 28 à 30 mm. En 76 et 77 les formes du réservoir sont plus anguleuses, les garde boue sont peints, la dénomination change (RDX) le moteur devient “1E7”.

 

Peu de changement sur le RDX 78 (a gauche) le frein avant passe derrière la fourche. Jantes à bâtons. Les repose-pieds arrière ne sont plus fixés sur le bras oscillant. Retour aux gardes boue chromés.
La 125 Yam finira sa carrière avec ce 125 RDX de 1982 (photo de à droite). Nouvelle législation en faveur des 80 cm3, abandon des bicylindres en compétition, mise au point des moteurs à refroidissement liquide, seulement 400 exemplaires de ce RDX seront vendus en France cette année là. Mais 15 ans de vie pour ce modèle de 125, pas courant non?
ET MAINTENANT ?

Vous trouverez bien d’autres renseignements sur la page similaire des membres du club AS3-RDX. En bref, La récente législation ne permet de conduire avec un permis “B” que les AS1, AS2, AS3 et AS3 Europa, ce qui en augmente encore leur prix “collection”.
Toutes les autres machines dépassent les 15 Cv et auront, si vous les achetez, une carte grise “MTT1” nécessitant 7 heures de stage. Si vous possédez un RD ou un RDX depuis longtemps, avec une carte grise “vélo” ou “MTL” vous pouvez continuer à rouler… Tant que vous ne changez pas de domicile ! (nouvelle carte grise).

Les YAS1 et YAS2 se sont vendus à 800 exemplaires en France. Il en reste très peu, trouver des pièces de carosserie manquantes sera difficile et cher. N’acheter que des motos complètes. Coté moteur (pointu et laborieux à conduire) beaucoup de pièces sont interchangeables avec les modèles suivants. La tenue de route est ce qu’elle est….

Les YAS3 et YAS3 Europa se sont vendus à 5000 exemplaires. Là aussi, achetez des motos complètes. On trouve encore des pièces de carosserie, à des prix abordables, mais de plus en plus rarement. Le moteur est souple, la tenue de route correcte (cadre inspiré de la compétition).

Le AS3 “RD” à clapets sont assez courantes. Les pièces se trouvent, sauf les carburateurs assez spécifiques vu leur système de fixation et leur dépose difficile.

Les RDX se trouvent partout (30.000 exemplaires vendus en France), dans un fourchette de prix assez vaste, de 200 à 1500 Euros. Les prix ont tendance à monter, comme celui des pièces détachées. Il ne s’agit plus ici de trouver une moto complète (les pièces sont disponibles) mais une moto qui fonctionne bien, chose beaucoup plus rare, souvent minimisée par le vendeur: “ce n’est qu’un réglage à faire”. Achetez cher une moto qui tourne bien. Une bouchée de pain pour un RDX qui ne démarre pas. Le club est là pour vous aider !